1. Définition de l’abandon de poste
L’abandon de poste correspond à un comportement fautif où le salarié :
- Quitte son poste sans autorisation de l’employeur.
- Ne reprend pas son activité après une pause ou un congé.
Il ne s’agit pas d’un abandon de poste si le salarié justifie son absence par un motif légitime, comme une maladie, un accident ou un événement imprévu.
2. L’attitude à adopter en cas d’abandon de poste
- Vérifier les raisons de l’absence
Avant d’agir, l’employeur doit s’assurer que l’absence n’est pas justifiée. Contactez le salarié pour demander des explications. Une absence pour force majeure ou un problème de santé doit être prise en compte. - Envoyer une mise en demeure
Si le salarié reste absent sans explication, adressez-lui une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit :- Lui rappeler son obligation contractuelle de se présenter au travail.
- Lui demander de justifier son absence ou de reprendre son poste dans un délai précis (généralement 48 heures).
- Attendre la réponse du salarié
Si le salarié répond à la mise en demeure et justifie son absence (par exemple, avec un certificat médical), vous devrez analyser la situation pour décider des suites à donner.
3. Les droits de l’employeur en cas d’absence non justifiée
- Sanction disciplinaire
L’abandon de poste peut être qualifié de faute. L’employeur peut alors appliquer une sanction disciplinaire proportionnée, allant de l’avertissement au licenciement pour faute grave, voire considérer que c’est une démission. - Licence pour faute grave
Si l’abandon de poste persiste et perturbe l’activité de l’entreprise, vous pouvez engager une procédure de licenciement pour faute grave. Ce type de licenciement implique :- L’absence de préavis de licenciement.
- L’absence d’indemnité de licenciement.
- Le salarié percevra quand même ses allocations chômage.
- La présomption de démission
Vous pouvez aussi décider de partir sur la nouvelle règle de la présomption de démission. Pour cela, il est nécessaire de respecter certaines règles et de bien rédiger la lettre de mise en demeure.
Cette procédure n’ouvre aucun droit au salarié, hormis son éventuelle indemnité compensatrice de préavis. Il ne pourra pas, en revanche, percevoir d’allocations chômage. - Non-paiement du salaire
Tant que le salarié ne travaille pas, il ne peut prétendre au paiement de son salaire, sauf si l’absence est justifiée.
4. Recours en cas de litige
Si le salarié conteste la procédure engagée (licenciement ou démission présumée), il peut saisir le Conseil de prud’hommes. Vous devrez alors prouver :
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- L’absence ;
- Les démarches entreprises pour obtenir des explications ;
- L’impact de l’abandon sur l’activité de l’entreprise.